La nature s’éveille lentement. Je n’ai pas eu le temps de faire de belles photos, pris par des obligations professionnelles.

Mais surtout, je n’aurais pas le cœur à publier des photos en ce jour anniversaire du premier confinement. À l’époque, j’avais rencontré une femme qui m’avait confié avoir pleuré parce qu’elle ne pouvait entrer dans le cimetière de mon village, où sa fille était enterrée. Le lieu était désert. La gendarmerie patrouillait pour faire respecter ce genre de règles.

J’ai vu passer dans la presse un article prétendant qu’on a déjà oublié le confinement. OUBLIÉ ! Oublié l’interdiction d’aller s’isoler en pleine nature, admirer et photographier une fleur sauvage ! Oublier qu’en Côte d’Or, la préfecture en avait ajouté une couche en interdisant la position statique dans les parcs et jardins publics de tout le département ! Il suffisait – littéralement – de s’arrêter de marcher pour être hors la loi.

Ce confinement fût une sorte d’expérience de Milgram à l’échelle d’un pays, avec la différence que des règles fondées et raisonnables étaient mélangées avec d’autres complètement aberrantes, et que les gens (y compris moi) les respectaient en bloc, comme privés de leur libre arbitre.

Et c’est justement à la veille de cet anniversaire que le gouvernement français décide de faire passer en force une réforme impopulaire en court-circuitant le processus démocratique. Trois ans après avoir testé les limites de ce que les françaises et les français étaient capables d’accepter, et alors que le projet de mettre les jeunes au garde à vous, avec un service national obligatoire encadré par des militaires, est dans le pipeline. Et tout ceci sur fond de destruction de notre système de santé, de régression assez générale de la qualité de vie au travail, et de progression de la souffrance professionnelle.

Rendez vous au prochain billet pour un retour au rôle de ce blog, vous faire partager les petits bonheurs simples de la vie à la campagne, ceux dont les voleurs de printemps nous avaient privé.

8 thoughts on “Triste anniversaire

  1. Cornus dit :

    Je partage largement cette analyse. Je n’oublierai jamais le printemps 2020 et tout ce qui gravitait autour de ce confinement. Je me souviens aussi de ces attestations à la fois du côté citoyen que du côté employeur où il avait fallu recommencer plusieurs fois pour les personnes qui ne pouvaient pas télétravailler ou qui ponctuellement pouvaient venir au travail pour récupérer des documents, en consulter, faire des copies… Et le stress de ne pas faire le travail de terrain dans la nature, risquant de compromettre l’année complète (surtout sur le plan financier, à même de couler la structure). Le pire était que des gens ont été méchamment verbalisés dans la nature alors qu’il n’y avait personne. Quant à cette réforme des retraites… Je suis favorable à une réforme, mais pas du tout celle-là et à bien d’autres réformes qui ne sont généralement pas celles du pouvoir en place…

    1. Merci pour ce retour.

  2. Dr. CaSo dit :

    Je lisais un article qui expliquait que la majorité des états, aux Etats Unis, avaient maintenant changé leurs lois pour éviter que le gouvernement puisse édicter des lois restrictives dans le futur comme il l’a fait au début de la pandémie de covid19: masque, travail à la maison, etc. Je parle bien ici des Etats Unis, où les restrictions étaient minimales! Quand on pense à ces restrictions stupides que vous avez dû subir en France, l’indignation américaine paraît tellement ridicule! Et pourtant, quand on pense à ce que les Chinois ont vécu, les restrictions françaises aussi paraissent ridicules. Ce qui est sûr, c’est que 2020 a été une année douloureuse pour beaucoup, et les gens qui devraient s’en souvenir pour ne pas refaire les mêmes erreurs (comme les gouvernements) l’oublient effectivement, hélas.

    1. C’est clair qu’on peut toujours trouver pire que ce qui c’est passé chez soi, mais on doit toujours prendre comme référence les pays qui ont fait mieux, notamment en Europe. J’ai pensé, à l’époque, que cette crise aurait pour conséquence de pousser les personnes qui nous gouvernent à revoir complètement notre système de santé, qui était en très mauvais état. Mais en fait, aucune leçon n’a été tirée et certains hôpitaux sont devenus, de la bouche même de beaucoup de personnes qui les fréquentent au quotidien, des lieux de maltraitance des personnel soignants et des malades. Pour des gens ayant des pathologies graves, obtenir un simple rendez vous pour un examen vital est devenu un combat.

      1. Anonyme dit :

        merci pour votre réponse mais chacun sa vision !!!!!!!!!
        en attendant j’attends toujours avec autant de plaisir vos belles photos. et Merci pour ça !

  3. Oceane dit :

    j’aime beaucoup vos photos mais je n’aime pas qu’on mélange tout et qu’on passe un message politique. Dommage, je vous croyais au-dessus de la mêlée ! bonne soirée

    1. Pour que j’en arrive à faire cela, il faut que j’en aie très très gros sur le cœur et que la situation soit grave. J’ai trop vu de collègues mourir avant la retraite, de proches tomber malades après seulement quelques années de cette si précieuse troisième vie, j’ai vu trop de souffrance au travail, de maltraitance des personnes âgées, pour pouvoir faire comme si de rien n’était. Toutefois, ce genre d’intervention reste et restera exceptionnel. Je l’ai déjà fait l’an dernier à l’occasion du deuxième anniversaire du confinement et je le referai sans doute lors des prochains anniversaires. Le temps est la ressource la plus précieuse qui soit, et on nous a volé, inutilement en milieu rural, deux printemps et un automne, qui sont les périodes les plus intenses et heureuses de l’année, et qui,incidemment, alimentent le plus ce blog. La liberté n’est jamais acquise et nous devons toutes et tous faire preuve de la plus grande vigilance.

      1. océane dit :

        ok mais chacun sa vision….. en attendant merci pour vos belles photos !

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