Les photos de ce billet ont été réalisées le 11 novembre 2023, pendant la période de l’année parfois appelée « l’été de la Saint Martin ».

3 thoughts on “L’automne de la Saint Martin

  1. Anonyme dit :

    Jolies couleurs comme toujours. J’en profite pour faire un point personnel sur le fameux « été de la Saint-Martin » dont l’expression est à présent moins connue, à tort, à cause de celle de « l’été indien », probablement du fait de la chanson interprétée par Joe Dassin. D’ailleurs, ce ne sont pas forcément exactement les mêmes périodes qui sont concernées, ni les mêmes territoires. Qui plus est, l’Armistice de 1918 a quelque peu éclipsée le jour de la fête du saint, qui fut pourtant l’un des plus populaires en France et en Europe occidentale.
    Il faut en effet en revenir à Martin de Tours qui fut d’abord un légionnaire romain au IV° s. ap. J.-C., puis se rapproche des chrétiens dans l’actuel territoire français avant de devenir évêque de Tours. A la fin, il meurt à Candes(-Saint-Martin), actuelle dernière commune aval sur la Loire de l’Indre-et-Loire, le 8 novembre 397. Sa dépouille étant disputée entre les Poitevins et les Tourangeaux, ces derniers volent son corps et la ramènent sur une gabarre en remontant le fleuve jusqu’à Tours le 11 novembre. Et il se dit qu’à cette occasion, les fleurs se sont mises à éclore sur le passage de son corps sur la Loire, d’où la terminologie « été de la Saint-Martin ». En dehors de cette légende que l’on n’est évidemment pas obligé de croire, il n’en demeure pas moins que l’observation est probablement en partie exacte selon moi. En effet, on sait qu’à l’automne, les plantes ligneuses en particulier, sont affectées par une dormance absolue, c’est-à-dire, un empêchement physiologique, hormonal, qui bloque l’éclosion des bourgeons de fleurs (et de feuilles), pendant une période critique durant laquelle il ne fait pas encore très froid, ce qui empêche le redémarrage tardif avant l’hiver. Normalement, cette période de dormance absolue est relayée par un phénomène de dormance induit par le froid (et éventuellement par la longueur du jour, selon les espèces). Cependant, en cas de redoux plus ou moins prolongé, rien n’induit plus la dormance et les bourgeons peuvent éclore. Il s’agissait d’un phénomène très rare, mais pas impossible, qui s’est produit autour du 11 novembre 397. De nos jours, le phénomène est bien plus fréquent, avec les effets des changements climatiques. Je précise quand même qu’on est quand même très loin des vraies floraisons printanières… mais quand on cherche des signes, on les trouve aisément, surtout quand on n’associe pas la démarche scientifique à ses observations.

    1. Merci pour tous ces détails historiques.

  2. Claudie dit :

    Ah ! Quand la lumière s’en mêle … vous avez su la saisir !!! Bravo !

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