Ce 17 mars 2022 est une date un peu spéciale, puis qu’elle correspond au deuxième anniversaire du premier confinement de 2020 en France.
L’arrivé d’un virus qui bouleverse nos habitudes et complique la vie quotidienne n’avait rien de surprenant sur une planète où vivent près de 8 milliards d’humains, dont beaucoup sont concentrés dans des grandes villes, et où 4 milliards de passagers sont transportés chaque année en avion, sans parler des autres modes de déplacement. Ce qui me paraît étonnant, c’est qu’une telle pandémie ne ce soit pas produite plus tôt.
La grande baffe qu’on s’est pris dans la figure est plutôt venue des réactions de gens de pouvoir, à tous niveaux.
Nous avons assisté à un festival de mesures humiliantes, parfois toxiques, qui semblaient avoir en commun de vouloir nous priver de toute possibilité de faire preuve de discernement, d’intelligence et de bon sens.
L’humiliation de devoir remplir une attestation à chacune de nos sorties, de ne pas pouvoir s’isoler en pleine nature à plus d’un kilomètre de notre domicile, de ne pas pouvoir sortir plus d’une heure en plein air, de ne pas pouvoir prendre à vélo les chemins et routes de campagne.
La sottise d’interdire à une mère de venir se recueillir sur la tombe de sa fille, seule dans un cimetière à ciel ouvert (dois-je le préciser ?), de punir une grand-mère qui s’était aventurée à bicyclette à deux kilomètres de chez elle, ou encore une personne analphabète ou souffrant d’une maladie neuro-dégénérative sortie sans attestation.
Et puis les préfets s’y sont mis, en en rajoutant une couche, comme l’interdiction d’aller en forêt, même dans la limite ridicule d’un kilomètre imposée par l’état, ou l’interdiction la position statique dans les parcs et jardins de tout un département, ou encore l’interdiction de transporter tout instrument de musique à usage festif.
Au cours des confinements successifs, il y a eu plusieurs variations. À un moment, j’ai dû acheter une carte de pêche pour être autorisé à me déplacer à plus de 10km de mon domicile, sans quoi j’étais passible d’une amende, voire pire en cas de récidive. Des personnes ayant été contrôlées plusieurs fois sans attestation ont été condamnées à des peines de prison ferme (à Vesoul, notamment).
Ce mélange de contraintes, de restrictions arbitraires et de mesures censées et raisonnables, comme le port du masque en intérieur, dans les magasins et autres lieux accueillant du public, a valu à notre pays le surnom d’Absurdistan autoritaire, donné par une journaliste Allemande.
Quelque part ce que je trouve le plus effrayant dans tout ça, c’est le niveau d’acceptation des citoyens, y compris moi-même (j’ai beaucoup râlé mais peu transgressé des règles qui étaient pourtant d’une rare stupidité). On se serait presque cru dans une expérience de Milgram.
Je me rappelle, à plusieurs reprises, alors que je me promenais en toute légalité près de chez moi, avoir couru et bondi dans un buisson après avoir entendu le bruit d’un moteur de voiture. Je trouvais tellement dégradante l’idée de me faire contrôler par les forces de l’ordre en pleine campagne que je préférais me cacher plutôt que de subir une telle humiliation et de montrer une colère qui aurait pu me me faire risquer plus qu’une simple amende.
Je me rappelle, lors d’une de mes rares évasions, nécessaires pour conserver un minimum de santé mentale, avoir mis ce texte derrière le pare-prise de ma voiture stationnée au plus profond d’un vaste espace forestier.
Ça s’est passé en France, en l’an 2020.
4 thoughts on “Deuxième anniversaire du grand confinement”
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Ton message résume effectivement toutes les absurdités que vous avez pu endurer! On peut dire qu’on « ne savait pas » donc il « vallait mieux être trop prudent que pas assez, » mais je veux bien croire qu’en France vous êtes allés un peu trop loin! Depuis l’extérieur, toutes ces restrictions paraissaient aussi complètement absurdes et arbitraires!
Assez d’accord, mais pas totalement non plus car pas facile de laisser faire certaines choses et pas d’autres à un moment donné. Les forces de l’ordre sont assez limitées et basiques en termes d’interprétation pour laquelle l’intelligence n’est pas toujours convoquée. Elles aiment bien le blanc et le noir et ne savent pas interpréter les niveaux de gris. N’a-t-on pas vu certaines communes arroser les rues de solution chlorée alors même que tout le monde savait que c’était inutile sauf à rassurer les électeurs qui n’ont aucune connaissance scientifique de base. Qui dans la population générale sait véritablement ce qu’est un virus. Et parmi les élus, parmi les députés ? Je serais curieux de le savoir, même aujourd’hui.
C’est clair que la culture scientifique et même le sens de la nuance ne sont pas les critères principaux pour l’accès aux postes à responsabilité. Je repense quand même à l’obligation imposée au motards de porter un masque chirurgical pour circuler seul, à moto en plein air, sous un casque intégral avec visière. Avec le danger de la buée pour les porteurs de lunettes. On a atteint des sommets.
Ah oui, je ne savais pas… fallait y penser !